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Insula d'en elle
Photographies Françoise Webanck
Textes Allan Tom Trau
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Obscurité blanche
plus légère que l'air
à travers l'île silencieuse.
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Sommeil complice parmi les hautes herbes
où chaque détail qui dépeint l'île
suscite l'exploration de son propre nom.
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Quelles que soient les passions que j'éprouve,
son regard me prend par la main.
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A l'orée du pays fertile,
la nudité de nos étreintes
ressuscite le nom des choses.
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D'île en elle,
un paradis à l'écart des tragédies de l'Histoire
tout habitant croisé a le même air de défi
le temps de l'île est celui de l'errance.
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Elle me réinvente
d'un point à l'autre de son étendue
calque les volumes de son corps au mien.
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D'un revers de la main,
échoué sur tes flancs,
j'ai dispersé les étoiles de ta nuit aux quatre vents.
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Je suis
menace de désordre
prompte à chasser le touriste, le détrousser
à jouer vulgairement la figure solaire
de la source coulant entre tes jambes écartées
cruche renversée
rire d'or sur sable blanc.
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Gardienne de mémoire,
j'accueille l'esprit de l'homme mortel.
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Comme un voile de brume à la surface des eaux
Tout plaisir déverrouille le silence de la nuit.
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Cécité
Ce qui est là témoigne,
Comme autant de mots dispersés
par l'absence ou la fuite
d'une impossible lecture.
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Ecrire le journal d'une intrusion
"Le pays d'où je vais"
La vie, ici, réinvente une passion commune.
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Quand la nuit tombe
il est un pied dans l'argile antique
y dépose un ou deux bras
vomit son sang
aux rires complices qui se dressent
de chaque côté de la chanson.
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